La série Je d’ombres symbolise la projection – de soi-même et sur le mur physique – de notre inconscient. Acte photographique spontané, la prise de conscience du rôle capital de l'Ombre n'est apparu qu'après coup. Dans la psychologie jungienne, cette dernière représente tout ce que nous cachons aux autres et à nous-même pour ressembler à un modèle idéal. Il s'agit en fait de notre partie obscure, le pôle complémentaire, mais négatif de notre complexe du Moi. Au cours de notre vie, cette zone ignorée reçoit le dépôt de plus en plus épais de nos actes passés, du refoulement de nos désirs illicites, de tout ce que nous avons entrepris et raté, dépôt alimentant notre culpabilité et notre amertume. Plus nous ignorons volontairement cette lie, plus elle devient noire et épaisse. Ce dépôt ne représente pas forcément le Mal en nous, mais plutôt tout ce qui est primitif, aveugle, inadapté. Il alimente notre peur. En bref, l'Ombre incarne notre inconscient personnel. 


L'apparition de ces silhouettes sur des corps, des textes, des horloges, des fenêtres fermées, des poussettes, des couloirs, des nuages, des bois, des routes, des superpositions de mains ou encore l'apparition CLAIRE d’un visage flou dans une prison de mains ne sont en réalité que le reflet enfoui d’un très fort désir – presque inavouable à soi-même – de liberté face à un sentiment d'enfermement à une période précise de vie. 


Autoportrait en creux, la série présente cherche à entraîner dans une plongée au cœur de mon inconscient : celui d'une personne qui grandit à l'ombre de ses envies, de soi-même. Réceptacle de mes émotions et sensations, les images que j'élabore sont aussi celles qui mènent à l'apaisement dans un processus de réflexion puis d'acceptation de soi.


La série Je d'ombres a été exposée au Centre Verdier de février à mai 2013 dans le cadre de l'exposition collective Inquiétante étrangeté.

















" Il n'y a pas de lumière sans ombre."
                                   - Louis Aragon -


Using Format